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Elle était partie « sans un mot, sans une explication, sans justification ». Elle avait « disparu des radars médiatiques en une fraction de seconde ». En ce mois de mai, Vahina Giocante s'ouvre via un long texte publié sur sa page Facebook et repéré par Le Figaro. L'actrice française, qui révèle avoir été victime d'inceste, ne se voyait pas rester silencieuse après le « déferlement de violence à l'encontre de [sa] consœur Adèle Haenel ».
Après avoir fui pendant « sept longues années de réflexion, mais surtout de reconstruction », elle estime que son devoir, aujourd'hui, est « de se mettre à parler, à prendre le relais sans honte, ni peurs, ni reproches ». Elle souhaite « témoigner avec simplicité [sa] vérité, même si elle est difficile à entendre ».
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C'est donc simplement qu'elle raconte avoir « été sexuellement abusée enfant » par son père. « J'ai découvert ce que c'est que l'inceste aussi tôt que mes souvenirs commencent, jusqu'à mes 11 ans. » Elle porte plainte à l'âge de 17 ans, « pour protéger [ses] plus jeunes sœurs » : « Je n'ai réussi à n'en épargner qu'une sur deux. » Son père est condamné. « Une certaine reconnaissance, mais pas vraiment de soulagement, la vérité a un prix : celle de perdre une partie des gens qu'on aime et qui refuse l'évidence ! »
De sa vie privée à sa vie professionnelle
Mais Vahina Giocante est loin d'en avoir fini avec cette violence crasse. Car comme Adèle Haenel, elle a été propulsée très tôt devant les caméras. Et a découvert « la violence de ce milieu que mentionne avec dégoût Adèle, et que nous avons TOUTES [en capitales dans le texte] rencontré plus ou moins fréquemment et plus ou moins brutalement ».
Des exemples, elle en a à la pelle : « Certains réalisateurs qui confondent le désir créatif avec celui de la chair » ; « certains producteurs qui tentent d'user de leur influence en échange de quelques faveurs » ; « certains partenaires qui profitent d'une scène intime pour se frotter et vous fourrer la langue ».
« Sois gentille », « sois plaisante à regarder et à écouter », « sois douce, mais bandante, et tais-toi s'il te plaît », « sois sexy, mais élégante », « sois intelligemment conne parce que ça m'excite », lui dit-on. « Injonction après injonction, on finit par disjoncter, par s'éteindre, par se mettre en off », poursuit l'actrice.
À LIRE AUSSI Inceste : « La cause des enfants est trop noble pour être confiée aux seuls militants »Jusqu'au déclic, sur le plateau de la mini-série russo-ukrainienne Mata Hari. « Les producteurs viennent me voir avant la scène et me lancent le plus naturellement du monde sourire aux lèvres : Bon, là il faut y aller, faut tout donner, faut faire bander dans les caleçons. » C'est l'injonction de trop. Cette phrase « a eu l'effet d'une bombe ». « Ça ne s'arrêtera donc jamais, de mon père au parfait inconnu, c'est donc ce qu'on attend de moi ? ? ! ! ! »
Rien ne peut « s'opposer à cette grande purge collective »
À 41 ans, elle revient habiter en France, « en femme apaisée, solide, construite, aimée et libre » après « des années de toutes les thérapies possibles et imaginables, cognitives, corporelles, spirituelles… D'expériences chamaniques… De breuvages sacrés et psychédéliques bus dans des forêts ». Elle assure que cette grande période de déni, où les victimes préféraient se taire, touche à sa fin. « Ni le rejet, ni les moqueries, ni la haine, rien ne peut s'opposer à cette grande purge collective. »
Aujourd'hui guérie et libérée, elle se dit prête « à entendre la douleur d'autres enfants qui hurlent [...] pour qu'ils sortent, eux aussi, du placard ».
Qu'elle fasse autre chose si ce milieu lui déplaît tant et correspond vraiment à ce qu'elle en dit.
Il y a d'autres possibilités de s'épanouir en dehors du milieu du cinéma.
Ce qui est gênant c'est cette systématisation du propos, comme si tous les gens qu'elle a rencontrés devaient être mis dans le même panier.
Le cinéma n est pas le meilleur milieu pour se reconstruire après une enfance horrible. C est quand même connu de toutes et de tous normalement.